Le réveil de Shaomi

Le blizzard glacé s’engouffre une nouvelle fois sous ta couverture, te faisant frissonner malgré toutes tes précautions. Totalement réveillé, tu jettes un regard épuisé autour de toi. Le paysage enneigé qui t’entoure semble faire écho à ta situation actuelle. La température est plus basse ici que dans n’importe quel endroit que tu as connu. Même les nuits en plein désert batranoban étaient plus supportables, et là-bas au moins, tu n’étais pas seule.

Replongeant dans tes pensées, tu penses sans le vouloir à Nakela. Une partie de sa tendresse fraternelle réchauffe fugitivement ton cœur gelé, et des larmes t’embuent les yeux et gèlent sur tes joues d’ébène ; si bien que tu ne vois pas la silhouette lourde qui se dirige vers toi.

Le Piorad de garde te fait sursauter en t’arrachant ta couverture. Il est grand, porte une broigne ouvragée, et des mèches rousses s’échappent de son casque d’airain. Il porte un regard appréciateur sur ton corps souple seulement recouvert des haillons que tu as pu récupérer au cours de ton trajet. Il t’ordonne d’une voix gutturale de le suivre tandis qu’il fait sauter tes menottes de la chaîne d’esclave.

Ça pourrais sentir le roussi si tu n’avais remarqué son désintérêt total pour ton anatomie. C’est très étrange…

Fais un test de repérage +30% pour avoir un élément de réponse.

Et sinon, que fais-tu maintenant ?

Frissonnante, elle le suit, en se frottant les poignets…

…Fuir? Pour quoi? Comment pourrait-elle espérer survivre dans le grand-blanc?
Assurément, elle y rencontrerait rapidement la mort lente au bec froid.

Mais peut-être serait-ce préférable…

A…aaa…Tchi!

Elle renifle. Si seulement elle pouvait planter dans cette peau si funestement blanche – comme ce tapis humide, néfaste, qui la rend lourde et lente – un poignard bientôt chaudement sanglant!

Elle ne saurait souffrir de crever seule… Mais elle est si fatiguée… Elle a tellement faim.

Elle examine l’étranger, à la dérobé… Il semble pauvre en graisse… Dommage. La graisse d’homme, c’est bon. La carcasse serait dure, sans doute… Mais sa cervelle si douce à son palais frustré… Et la force du Piorad serait alors en elle. Lui appartiendrait à jamais. Les hommes de sa seconde tribu seraient ulcérés qu’une femme arbore une ceinture de têtes réduites. Mais leurs coutumes ne s’harmonisent plus aux siennes. Ils ont tué Raum’be.

Elle s’est souvenue de sa première famille… Son peuple. Ils ne mangeraient pas l’Homme. Peut-être est-ce cela qui les affaiblis. Ils n‘ont pas su détourner à leur profit la force des autres guerriers…

Shaomi songe, en s’efforçant de suivre la cadence de l’homme. Mais une part de son esprit demeure aux aguets, enregistre les détails de son environnement… Habitude.

Un dernier, goûteux, repas avant la Fin? Elle en saisirait l’occasion… Tout comme celle d’essayer de voler une de leurs montures au souffle chaud, qui ne lui font guère peur… Moins qu’un Grand Lézard.

…Est-ce là L’Ouverture?

Mais il lui faudrait encore… Une pierre lourde et un casque d’acier en moins? Pensées. Tourbillon. Froid… L’occasion.

Nakela…

Oephis n’en parle pas. Oephis qui ne joue plus avec les feuilles… Tamish rit dans ses rêves…
Une fureur lasse lui noue la gorge. Loin, si loin de chez elle… Là où on n’entend plus les caquètements des Oiseaux-bris.

Que lui veut celui-là? L’horrible ventre-puits, férocement avide?

Survivre… Le deviner… Marcher… Encore un pas… Observer.

[Je mets les jets "à part" histoire d'éviter les problèmes de prévisualisation, etc. ]


Repérage: base 40% + 30% "bonus"

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53

c'était un 9 avant modification

Tu connais le garde, il s'agit de Hallvard, un inverti qui préfère les jeunes garçons aux jolies filles. Sa dernière cible est d’ailleurs un jeune garçon extrêmement beau se trouvant dans les premiers de la chaîne : Matthias, un hysnation, apparemment. Son intérêt premier pour toi était seulement technique, si l'on peut dire.

Tu te diriges vers une tente recouverte de neige, bousculée de temps en temps par l'énorme brute qui a accroché une chaîne à tes fers. Quelques pas trébuchants plus tard, tu entre la première dans la tente.

La chaleur te frappe comme une masse et fais irradier la douleur dans tout ton corps. L’air est lourd, nauséabond, et gras. La scène que tu parviens à distinguer dans la lumière chiche des braises disposées dans un foyer est horrible. Les brutes musclées et couvertes de tatouages sont en train de se saouler en lampant de l’hydromel dans des cornes que leur tendent des esclaves presque nues. De temps en temps un barbare attrape une des esclave,s qui passe un mauvais quart d’heure.

Hallvard te bouscule au fond de la pièce, tremblante de tous tes membres. Là t’attend un spectacle presque comique : un vieil homme, sans doute un Derigion, est assis à une sorte de bureau improvisé. Il essaye de travailler malgré le bruit, et pousse des grommellements outrés à chaque fois qu’un râle de plaisir ou de douleur perturbe sa concentration.

Il prend un air sévère et circonspect en te voyant. Sans dire un mot, il te désigne une ligne sur le sol, et un plateau portant de la vaisselle au dessin compliqué. De toute évidence il te demande de suivre la ligne en portant le plat.

Tu peux faire un jet d'acrobatie +30% pour suivre la ligne. Si tu veux faire une autre action, précise la.

Un pas après l’autre… Pas question de s’étaler devant ce barbare lourd et sans grâce. Chez elle, les hommes sont d’une agilité féline, silencieux et racés. Cette montagne de muscle, elle, fait, à elle seule, plus de bruit qu’une famille de singes hurleurs! Et en plus, elle pue!

La tente… Cet air chargé, presque irrespirable… Et cette douleur aigüe qui agresse son corps engourdi de milles piqures brulantes… Déséquilibre. Distance. Un peu comme si elle avait consommé du K’oola, ce breuvage doux-amer que présente parfois le Sorcier aux guerriers qui viennent de gouter au Premier Sang…

Ramassis de brutes et de corps flageolants…

Les peintures des siens sont infiniment plus belles que ces tatouages qui emprisonnent à jamais une unique essence, alors que la nature de l’être est le mouvement!

…Comment pourraient-ils le savoir?

Scènes sinistres, tremblements irrépressibles. Avec Hallvard, au moins, elle ne risquait que quelques coups… Mais ici… Il la pousse tout au fond. Vers l’homme parcheminé.

Une ligne, un plat? Un malheur presque risible.

Elle le saisit, s’avance.

Un pas après l’autre.

Acrobatie 30% + 30%

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75

Les jours de marche dans la neige t'on épuisée, et il faut dire que le plat du vieux fou est très instable. Tu trébuche et t'effondre avec le plat dans un tintement sonore de vaisselle cassée.

Il a un reniflement méprisant et retourne a ses études, furibond, après t'avoir battue avec une verge (pas la sienne, n'aie crainte).

Ta chaîne est plantée à une extrémité de la tente et tu es abandonnée par terre, recroquevillée sur toi-même. Tu ne doutes pas de ton sort après avoir saisi le regard sombre d’Arnulf le borgne, chef de l’expédition, se posant sur toi. Il est pour l’instant occupé avec une petite Batranoban, mais tu sais qu’avant la fin de la nuit tu finiras par y passer.

Autour de toi, un coffre de bois ferré, le tissu de la tente, un brasero, un fagot de bois, de la paille par terre, et une petite boucle d’oreille encore attachée a un morceau d’oreille ( ??!!!!).

Que fais-tu ?

Difficile de ne pas se montrer gourde quand le corps… Bref, elle choit. La vaisselle se répand partout, et le fulminant se pointe… Aïe ! Heureusement que sa poigne a souffert du temps. N’empêche, se faire minuscule, là, elle le sent bien. Disparaitre, elle le sentirait encore mieux…

Pendant la correction, la Gadhar a tenté de s'emparer d’un morceau (particulièrement coupant) de ce qui fut un plat...

Ah, si seulement les chaines étaient faites de chanvre tressé ! Qu’à cela ne tienne, tout à l’heure, lorsque cette brute s’approchera d’elle, elle lui ouvrira le ventre de haut en bas, et aura, peut-être même, le temps de tirer ses entrailles avant que…

Pas la peine de songer à la suite.

Le temps s’écoule...

Recroquevillée, les poings serrés, elle lorgne ce qui se passe autour d’elle… Examine. Quelque chose d’utile… Ce coffre? Impossible de songer à l'ouvrir. Le laisser ramasser à sa place une partie des coups, peut-être, en se planquant derrière… Hem, son instinct lui souffle un Laisse Tomber tonitruant…

Quelle est la longueur de sa chaine? Si elle le peut, elle finira par tester, discrètement, la probabilité de desceller celle-ci du sol...

Le brasero, la paille… Si seulement sa chaine est assez longue… Pour sortir. Se glisser sous la tente. Dehors…

[A-t-elle pu voir comment procédait l’autre esclave ou dormait-elle ? Si elle l’a vu, elle peut tenter de faire passer, si la longueur le permet, une part de la chaine à l’extérieur, par-dessous la tente, puis essayer de la glisser jusqu’au brasero, si nécessaire en conjuguant, ensuite, avec une diversion de type Incendiaire…

Un tour discret de la chaine autour du brasero… Au point ou elle en est…]

Entre pensées et possibilités, la Gadhar sent une haine tenace ronger les freins de sa lassitude.

Pour une barbare de la Juuungle, je suppose que le crochetage de la serrure de ses bracelets de fer en mode «boucle d’oreille party» est un rien trop… abouti.
Moi, Xagère? Non-non, m'sieur...

-Tsss…du cartilage, rien à se mettre sous la dent, quoi !

Du calme, tu vas bouffer du Piorad, mais pas maintenant !

Tu n’as pas vu l’escapade des Vorozions et Derigion, et tu n’as jamais observé de choc thermique ! Désolé ! (buhahahhahahah ! je suis cruel !)


La chaîne est assez longue pour te glisser dehors, mais il faut que tu découpe une partie de la tente avec le morceau de poterie que tu as réussi a ramasser discrètement tout à l’heure (celui qui te battait était bien trop en pétard pour le remarquer, et le garde n’avait d’yeux que pour le beau Arnulf, snif).

En effet, tu n’as jamais fais de crochetage, ce serais dur de s’y mettre maintenant…


Tu peux faire un test d’artisanat (comme ça ne concerne pas les peintures de guerre, tu as un malus de 10%), et un test de connaissance : survie en milieu hostile chaud ( ?!!) pour avoir quelques possibilités de fuite (parce qu’on est pas dans un point and clic tout de même !)

Moui… Se glisser dehors, merveilleux. Et y rester attachée, comme un pauvre clébard malheureux…

Elle reste dans la niche. Ça pue mais c’est chaud. Ok, peut-être un peu trop.

Si seulement elle pouvait se libérer de sa chaîne… Alors cela vaudrait la peine de déchirer leur fichue toile… La Gadhar (recalée McGyver-ette) cherche désespérément une issue providentielle à sa situation!

(Pssst: Elle veut bien le laisser gentiment à Hallvard, le "beau Arnulf"...)

Test d'artisanat: 87% (seuil de réussite : 10%)
Test de connaissance: 91% (seuil de réussite : 25%)

[Yep, rude. Mais, de base, la pauvrette n'avait guère de chance... Et le chaud et le froid... Glup!]

Shaomi est épuisée et se trouve dans un environnement qu'elle ne connaît point, menacée de se faire empaler par une sorte de morse avec un casque à corne, rien d'étonnant a ce qu'elle soit perturbée!


Au début la jeune Gadhar se sent de taille a humilier, voire a blesser le piorad a la moindre occasion, sûre qu'elle saura endurer le supplice telle une guerrière.

Mais au fur et à mesure de la nuit, Arnulf prend trois ou quatre filles, il les viole, les bats, les re-viole, les tortures, le re-re-viole, les mutiles, les re-re-re-viole, les tues, et les re-re-re-re-viole une dernière fois, si on ne peut appeler ça de la profanation de cadavre.

A côté de ce qui t'attend, la passion du christ est une promenade digestive. Hallvard baille et pousse un soupir mélancolique a l'autre extrémité de la tente.

Peux-tu faire un jet de repérage? Fais aussi un jet de dressage passif a -10%.

Beuh... Tantôt la Gadhar semble vouloir se faire la plus petite possible, toute recroquevillée dans son coin, tantôt elle semble à deux doigts de tenter n'importe quoi plutôt que de rester passivement là, à observer ce qui l'attend... Dans ces moments là, lorsqu'elle a l'impression que nul ne l'observe, elle tire farouchement sur sa chaîne... Peut-être que, petit à petit, elle parviendra à se donner le maigre espoir de l'arracher, fut-ce avec ce qui la maintient dans le sol... Et là, elle déchirera discrètement la tente et se sauvera... Elle leur volera une de leurs hargneuses montures -- mais tellement plus... docile que les Lézards des Marais -- puis... Elle sera Libre! Mais oui elle aura le temps nécessaire, mais oui elle sera assez forte, mais oui ils ne remarqueront rien et...

Shaomi se raconte des histoires. Elle n'a plus grand chose d'autre. Il lui fera mal. Pourvu qu'elle puisse lui faire très mal aussi...!

Repérage : 35% (seuil: 40%)
Dressage : 30% (seuil: 30%)

Tes geôliers n’ont rien entendu, trop occupés a leurs libations orgiaques, mais une bagarre a lieu de l’autre côté de la tente. Tu peux voir trois silhouettes luttant au corps à corps de l’autre côté de la toile.

Te demandant confusément ce qui se passe là-dehors, tu ne vois pas arriver un autre de tes geôliers. Il te couvre le visage d’un liquide gluant, t’attendant au pire, tu tournes la tête en serrant les dents…

Et tu te retrouves nez-à-truffe avec un des grands chiens des hommes du nord. Tu sais qu’un adulte est capable de terrasser n’importe quel guerrier en quelques minutes, mais celui-ci n’a pas l’air agressif. Au contraire, on dirait qu’il t’aime bien et qu’il veut jouer.

Tu sais que ce chien ne fera jamais de mal à ses maîtres, mais tu peux facilement lui demander un service en le faisant passer pour un jeu.



Sllluuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurp!

Profitant de ce que ses gardiens ont leur attention centrée sur leurs perverses libations, Shaomi se glisse jusqu’à l’endroit ou l’on a fiché sa chaine et tire dessus quelques coups brefs, pour augurer de la possibilité de l’en extirper… Si elle le juge possible, quitte à inviter le chien de guerre à participer a ce… jeu, elle a, ensuite, l’intention de déchirer la tente d’un trait permettant le passage de son corps mince.

La compagnie du grand chien peut la servir, aussi bien pour la masquer, lui allier sa force, ou distraire ses gardiens… Comme le brasero et la paille. En dernier recours.

Le grand chien prend la chaîne dans sa gueule, et au mépris même de l'émail de ses crocs s'arque-boute et tire dessus de toutes ses forces. La chaîne quitte le sol bruquement et vient frapper le chien. Il n'a pas l'air de le sentir, et reviens te lécher les mains.

Ses crocs sont intacts; ce qui en dit long sur les critères de selections canins des Piorads.

Tu te saisis d'un morceau de poterie et tu entailles un minimum la tente pour sortir. Tu te trouve nez-à-nez avec l'esclave appelé Matthias. Il est grimé en Piorad de manière assez ridicule. Le chiens devient agressif a sa vue, que fais-tu?


Tu peux continuer ton histoire sur "Chapitre1: esclave"